Vent blanc, noir cavalier by Luke Rhinehart

Vent blanc, noir cavalier by Luke Rhinehart

Auteur:Luke Rhinehart [Rhinehart, Luke]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782373051155
Éditeur: Aux forges de Vulcain
Publié: 2021-09-02T22:00:00+00:00


Chapitre X

Oboko marchait dans la neige, non pas avec l’agilité d’un chat mais avec la balourdise d’un ourson. Il se cognait les jambes contre des rochers ; deux fois, il tomba dans la neige molle ; une fois, contre un rocher. Il se fit mal à l’avant-bras, qu’il avait levé par réflexe pour se protéger. Il arrivait cependant à se déplacer en silence, réprimant ses grognements de douleur. Il se dirigeait vers un endroit à droite de là où il avait aperçu le cavalier noir pour la dernière fois. Son but était d’essayer de rattraper le point de lumière qui s’éloignait, et de s’assurer en même temps qu’aucun samouraï n’était resté derrière. Il se rendit compte tout à coup que le seul moyen qu’il avait trouvé pour déterminer si le cavalier s’était dissimulé pour lui tendre un guet-apens était tout simplement d’attendre et de voir s’il se faisait tuer. S’il se faisait tuer, cela signifierait probablement que le cavalier noir n’avait pas suivi son compagnon. Il ne put s’empêcher de sourire tandis qu’il avançait péniblement dans l’invisible neige noire. Quelle absurdité. Mais une absurdité magnifique, merveilleuse. Parce qu’il avait l’impression d’être immortel, l’idée de mourir paraissait à Oboko plutôt amusante : la vie, toute l’existence, lui semblait éminemment parfaite, même cette insignifiante perturbation que l’on appelait la mort.

Il parvint enfin à l’endroit où les chevaux s’étaient arrêtés. En regardant vers la gauche, il constata que le point de lumière n’était plus visible. En fait, il ne voyait pratiquement rien. Il s’arrêta au bord du sentier et, immobile, tous les sens aux aguets, il attendit que se manifestât un signe annonçant sa mort imminente. Il ne percevait pratiquement rien : une brise tiède soufflant du sud et lui caressant la joue, le frottement ténu des branches de sapin quelque part non loin de lui, une faible sensation de mouvement parce que son talon gauche s’enfonçait légèrement dans la neige. Il respirait bien, doucement, régulièrement. Il se sentait serein. Il avait l’impression d’être seul.

Il arrivait à distinguer différentes densités d’obscurité – absolue là où le sol avait été piétiné, un tout petit peu moins profonde là où la surface égale et lisse de la neige pouvait refléter la lumière quasi imperceptible de la lune derrière les nuages – et commença donc à marcher assez rapidement vers le sud. Il avait l’impression que son corps tout entier était en feu, brûlé parfois par les flammes d’une joie absurde, parfois par celles de l’effort intense que nécessitait son besoin d’étendre la portée de ses sens pour parvenir à « sentir » la réalité du monde d’une façon tout à fait nouvelle.

Il avait parcouru une vingtaine de mètres, sans avoir aperçu de lumière devant lui, quand le sentier tourna brusquement à droite. Il heurta un arbre assez violemment pour en avoir le souffle coupé. Il demeura par terre, immobile, le temps de s’assurer que le cavalier noir n’était pas en train de l’égorger, puis il se leva et se remit en marche.

Cependant, après trois minutes,



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